Sous le pont …
Sous le pont …
Sous le pont Vieux Saida coule l'oued
Dans ma mémoire pas besoin d'aide.
Gazelle, Rocher d'Abd-el-Kader,
On s'prend pour Johnny Weismuller.
Près de l'église est notre classe.
Le petit Girard, tout l'monde y passe.
Les coups de règle et la rigueur,
Mais chapeau, l'instit au grand coeur
Près des remparts passe la Légion.
Près la Mairie dort le Lion.
Brilles-tu toujours cadran solaire
En souvenir du légionnaire ?
L'été torride nous met à mal,
Heureusement y'a Jean Vidal.
Deux, trois plongeons dans sa piscine
La fille qui passe, elle est divine.
Sur ia place d'la Mairie y'a la musique.
Quatorze juillet c'est fantastique.
Même les petits bals du grand Paris
Y m'font pas oublier Savary.
Premier Amour, où sont tes yeux
Ta bouche, ton sourire, tes cheveux ?
Flirt innocent, premier baiser.
Mais pour le reste rideau baissé.
En haut le stade joue l'G.C.S.
Les résultats c'est chez Lopez
Oui, leur tenue était toute blanche
Comme l'anisette qu'on prend le dimanche.
Sur les boulodromes résonnent les carreaux,
Roulent les boules et l'apéro.
Près de la gare, près des Remparts
Pour une Fanny combien d'ricards ?
Tout en haut de la ville coule la Maboula,
La source folle, on dit là-bas.
La folle descente des caricos
On double même les bourricots.
Sur les figuiers de Barbarie poussent les "tchumbos".
Pourquoi tu ris ? C'est pas très beau.
Pour quelques sous, t'as pleine ventrée.
T'as oublié ? Dis t'es bouché...?
Dans le kiosque joue l'A.M.S.
Que de bonheur pour notre jeunesse.
Des lustres après j'ouvre ma bouche
Pour grand merci à Benarouche
Dans ma mémoire embarrassée passe la Guerre
Je pense alors aux amis chers.
J'avais vingt ans dans les Aurés.
Diocane de sort l... Arrête le stress.
Prés des cyprès verts dorment nos deux cimetières
où sont restés nos êtres chers.
Pleure pas l'ami, quelque soit l'ciel
Pour moi leur âme est éternelle.
Passent les années, passent les heures
Dans mon esprit y'a rien qui meurt.
Amies, Amis, séchez vos pleurs
L'Algérie s'en va... on demeure.
Poème de Jacques Nouchy