Tiffrit
Tiffrit
Sur le flanc des collines où nos pins verdoyants
Ont retenu la terre en se soudant à elle,
La route s'est accrochée en lacets amusants,
Et surplombe la vallée aussi grande que belle.
Peupliers et roseaux entourent nos jolies fermes.
Sur le tapis des champs bigarré de couleurs,
Frissonnent en vagues douces les maïs, les luzernes,
Ou les rouges sillons derrière nos laboureurs.
Et puis, régal des yeux, les cascades se dessinent,
Comme des colliers d'argent sur l'immense tableau,
Plongeant dans les buissons de joncs et d'aubergines,
Leurs gerbes étincelantes de gouttelettes d'eau.
Un écran merveilleux se dresse devant les grottes,
Où nos pigeons heureux s'engouffrant a tire d'ailes,
Rejoignent leurs doux nids protègés d'une porte,
Faite d'un rideau de pluie pareil à une dentelle.
Seuls les fusils maudits et leur chanson de guerre,
Dans le fond du vallon où l'eau fière grondait,
Sont venus brusquement, dans un triste tonnerre,
Réveiller nos pigeons qui s'accouplaient en paix.
Qu'elle était douce votre vallée... jours joyeux
Où nous pouvions sans crainte, en folles équipées,
Goûtez dans nos festins à des riz délicieux,
Et fixer sur image, nos rondes échevelées.
Où sont-elles les cascades de Tiffrit, où
Après nos formidables parties de chasses, nous
Aimions nous reposer autour d'une bonne "paella"
Avec les Perez, Magnon, Barolo et les autres...
Poème de G. Galunaud